Après un premier voyage sur les rails en 1883, le train devint la star incontestable du monde ferroviaire. Georges Nagelmackers est à l’origine de ce projet gigantesque. Alors qu’il voyageait en Amérique, cet industriel belge tomba sous le charme des wagons-lits des trains de Pullman (les premiers trains de nuit au monde) et décida d'exporter le concept sur les voies ferrées du vieux continent. Quelques années plus tard, il donne naissance au train le plus luxueux du monde : cuir, velours et bois précieux dans les voitures-lits, cristal, argenterie, champagne et grands crus en voiture-restaurant.
L'Orient-Express fait tomber les frontières et vole la vedette aux croisières de luxe. En peu de temps, il devient le moyen de transport privilégié des grands de ce monde. À ses débuts, il part de la gare de l'Est et traverse l'Europe centrale et les Balkans en passant par Munich, Vienne, Budapest et Bucarest. 4 jours plus tard, les passagers descendent sur les berges du Danube. Comme le dernier tronçon n'est pas encore terminé (il le sera en 1888), ces jeunes princes et princesses doivent terminer leur voyage jusqu'à Istanbul en paquebot. Au début du XXe siècle, le percement du tunnel du Simplon entre la Suisse et l'Italie donne naissance à un petit frère : le Simplon Orient-Express, au parcours plus méridional.
Petit à petit, l’Orient-Express devient un véritable mythe. Le palace sur rails voit défiler les ambassadeurs, artistes, espions, ainsi que les plus grosses fortunes de l'époque. Son histoire n’est malheureusement pas toujours très glamour, clairsemée d’attaques, de prises d'otages et de crimes en tous genres… Elle fournit cependant de la matière à la littérature et au cinéma. Sous la plume de Graham Greene, de Guillaume Apollinaire, d'Ernest Hemingway et surtout de la romancière Agatha Christie (Le Crime de l'Orient-Express), l'Orient-Express accède à la notoriété. Le septième art l'immortalisera à son tour à plusieurs reprises (Une femme disparaît d'Alfred Hitchcock, James Bond dans Bons baisers de Russie…).
En 1962, le Simplon Orient-Express cesse de rouler. 15 ans plus tard, c’est au tour de l'Orient-Express de rendre les armes. Tous deux victimes ont été victimes de l’arrivée de l'avion et de la guerre froide qui limita leur trajet à l'Europe de l'Ouest. Les voitures sont alors dispersées dans des hangars, ou, au mieux, dans des musées. Quelques années plus tard, le magnat américain James Sherwood investit une grosse somme d’argent dans le rachat puis la restauration des prestigieux wagons. Grâce à lui, l'Orient-Express reprend du service dans les années 1980, sur le parcours Paris-Venise. Plus tard, la chute du mur de Berlin lui permettra de retrouver enfin l'itinéraire de ses débuts.
Aujourd'hui, l'Orient-Express s'appelle Venice Simplon Orient-Express. La décoration intérieure est restée fidèle à la Belle Époque : confort (même s'il n'y a toujours pas de douches à bord !), grand luxe et cuisine trois étoiles. Comme autrefois, il promène à travers les Alpes et la vallée du Danube une clientèle nostalgique de l'âge d'or des grands trains de luxe.
Le Venice Simplon Orient-Express propose plusieurs voyages depuis Londres (Victoria Station) et Paris (gare de l'Est) vers Venise, Rome, Vienne ou Prague. Une fois par an, il effectue le voyage d'origine Paris-Istanbul, via Budapest et Bucarest.
